Psyche, de Gabriel Mourey
Acto III - Primer escena (Traducido al español por Emiliana Folch)
La scène représente la grotte de Pan; par sa large ouverture, on aperçoit une clairière au coeur de la forêt touffue. Dans la prairie, un ruisseau passe, formant un petit lac. Rocher blancs au font.
La escena representa la gruta de Pan; por su gran entrada, se percibe un claro en el corazón del bosque espeso. En el claro, un arroyo pasa formando un pequeño lago. Rocas blancas en el frente.
La lune inonde le paysage, tandis que la grotte demeure dans l’ombre. Dans la clairière, des nymphes dansent, vont et viennent, toutes vêtues de blanc, avec des poses harmonieuses. D’autres cueillent des fleurs, d’autres, étendue au bord de l’eau, s’y mirent. Par moments elles s’arrêtent toutes, émerveillées, écoutant la syrinx de Pan invisible, émues par le chant qui s’échappe des roseaux creux.
La luna inunda el paisaje, mientras que la gruta permanece en la sombra. En el claro, las ninfas bailan, van y vienen, todas vestidas de blanco, con poses armoniosas. Otras recogen flores, otras yacen al borde del agua y se miran en ella. Por momentos todas se detienen, maravilladas, escuchando la siringa de Pan invisible, conmovidas por el canto que se escapa de las cañas huecas.
Escena I
Una Oréade, una Náyade
La Oréade:
Ainsi, tu ne l’avais encore jamais vu?
¿Así que aún no lo habías visto nunca?
La Náyade:
Jamais. Jamais Pan n’est venu
dans le vallon où jusqu’à ce jour j’ai vécu
seule, gardant l’humble source fleurie
dont les brebis d’Hélios, après l’avoir tarie,
ont desséché les bords et ravagé le lit.
Et j’ai dû fuir
la-haut, sur ce rocher
je le trouve effrayant et trés beau, radieux
et terrible, et bien tel qu’un dieu
avec, autour de lui,
la splendeur de cette miraculeuse
et chaude nuit
qu’il enivre du son de sa flûte nombreuse!
Jamás. Jamás Pan ha venido
al valle donde hasta hoy he vivido
sola, custodiando la humilde fuente florida
donde las ovejas de Helios, luego de haberla agotado,
han desecado los bordes y destrozado el lecho.
Y he debido huir
allá arriba, sobre esta roca
que me parece temible y muy bella, radiante
y terrible, y tal como un dios
con, alrededor de ella,
el esplendor de esta milagrosa
y cálida noche
que él embriaga con el sonido de su armoniosa flauta!
La Oréade:
C’est ici qu’il habite; entrons.
Es aquí donde él habita; entremos.
La Náyade:
Une autre fois...
J’ai peur, je te dis que j’ai peur; lâche-moi.
Otra vez...
Tengo miedo, te digo que tengo miedo; déjame.
La Oréade:
Peur de quoi?
¿Miedo de qué?
La Náyade:
Mais de lui. Puisqu’il est partout
et qu’il est tout,
qui sait si, dans cette caverne, en quelque coin,
tout en restant lâ-bas, il ne se blottit point,
parmi cette ténèbre bleue ou bien
dans ce rayon qui vient
si tendrement rôder sur mes épaules nues.
Et tiens, regarde, là, quelque chose remue...
Tu ne peux dire non.
De él, puesto que está en todas partes
y que él es todo,
quien sabe si, en esta caverna, en algún rincón,
quedándose allá abajo, él no se agazapa,
entre esta tiniebla azul o bien
en ese rayo que viene
tan tiernamente rodando sobre mis hombros desnudos.
Y mira, ahí, algo se mueve...
No puedes decir que no.
La Oréade:
C’est l’ombre de ces feuilles
que la brise du matin proche a caressées.
Es la sombra de estas hojas
que la brisa de la mañana próxima ha acariciado.
La Náyade:
N’importe, ma soer, je défaille;
l’air brûle et je me sens glacée;
Pan m’épouvante et de penser
que tout á l’heure il me faudra peut-être
affronter ses regards...
Non, non...avant qu’il soit trop tard,
Où me cacher, où disparaître?
No importa, mi hermana, desfallezco;
el aire quema y me siento helada;
Pan me espanta, y de pensar
que en cualquier momento él me hará quizás
enfrentar su mirada...
No, no... antes que sea demasiado tarde,
¿Dónde esconderme, dónde desaparecer?
La Oréade :
Reste; dès que tu le verras
de près, dès que tu entendras
sa voix grave et tendre,
Quédate; a partir de que lo veas
de cerca, a partir de que escuches
su voz grave y tierna,
je suis sûre que tu ne pourras te défendre
de l’aimer, je suis sûre que tu l’aimeras.
estoy segura que no podrás impedirte
de amarlo, estoy segura que lo amarás.
La Náyade :
Pan est méchant, cruel...Rappelle-toi le sort
de Syrinx et d’Echo.
Pan es malo, cruel... acuérdate la suerte
de Syrinx y de Eco.
La Oréade :
Je les envie!
Syrinx surtout, oui. N’est-ce pas du bord
des roseaux creux où elle a répandu sa vie
que le souffle de Pan donne l’essor
aux sons ailés, aux rhythmes d’or
qui font germer dans le coeur des hommes la joie?
N’est-ce pas l’âme de Syrinx qui, d’un vol droit
et clair, par-delà les confins de l’éther bleu,
monte enchanter les astres et les dieux?
Mais voici que Pan de sa flûte recommence a jouer
¡Yo las envidio!
A Syrinx sobre todo, sí. ¿No es al borde
de las cañas huecas donde ella a extendido su vida,
que el aliento de Pan da vuelo
a los sonidos alados, a los ritmos dorados
que hacen germinar en el corazón de los hombres la alegría?
¿No es el alma de Syrinx quien, de vuelo directo
y claro, más allá de los confines del azul éter,
sube a encantar a los astros y los dioses?
Pero he aquí que Pan vuelve a tocar su flauta.
(comienza a sonar la flauta...)
La Náyade:
Prodige! Il semble que la Nuit ait dénoué
sa ceinture et qu'en écartant ses voiles
elle ait laissé, pour se jouer,
sur la terre tomber toutes les étoiles...
Oh! comme, dans les champs solennels du silence,
mélodieusement elles s'épanouissent!
Crois-tu que l'amant d'Eurydice
faisait vibrer de plus touchants
et plus sublimes chants
les cordes d'airain de sa lyre
Non, n'est-ce pas?
¡Prodigio! Parece que la noche ha desatado
su cinturón y que apartando sus velos
ella hubiera dejado caer, para jugar,
sobre la tierra todas las estrellas...
¡Oh! Cómo, en los campos solemnes del silencio,
melodiosamente ellas se expanden!
¿Crees tú que el amante de Euridice
hacía vibrar con los más emotivos
y sublimes cantos
las cuerdas de bronce de su lira?
No ¿No es cierto?
La Oréade :
Tais-toi, contiens ta joie, écoute.
Cállate, contiene tu alegría, escucha.
La Náyade :
Si tu savais quel étrange délire
m'enlace, me pénètre toute!
Si tú supieras qué extraño delirio
me enlaza, me penetra toda!
Si tu savais... je ne puis pas te dire
ce que j'éprouve. La douceur
Si tú supieras... yo no puedo decirte
lo que siento. La dulzura
voluptueuse éparse en cette nuit m'affole...
Danser, oui je voudrais, comme tes soeurs,
Danser...frapper de mes pieds nus le sol
en cadence et, comme elles, sans effort,
avec d'harmonieuses poses,
eperdûment livrer mon corps
a la force ondoyante et rythmique des choses!
Celle-ci qui, dans sa grâce légère,
elève vers le ciel là-bas
ses beaux bras,
ressemble, au bords des calmes eaux
où elle se reflète, un grand oiseau
impatient de la lumière...
Et celle-là que des feuilles couronnent
et qui, si complaisamment, donne
aux lèvres de la lune à baiser ses seins blancs
et l'urne close de ses flancs...
Et cette autre tout près qui, lascive, sans feinte,
se roule sur ce lit de rouges hyacinthes...
Et cette autre dont on ne voit plus que les yeux
enticeler, telles deux taches
de soleil, dans la frondaison de ses cheveux
qui l'enveloppent et la cachent...
Par la chair d'elles toutes coule un feu divin
et de l'amour de Pan toutes sont embrasées
et moi, la même ardeur s'insinue en mes veines;
Oh, Pan, les sons de ta syrinx, ainsi qu'un vin
trop odorant et trop doux, m'ont grisée'
Oh, Pan, je n'ai plus peur de toi, je t'appartiens!
voluptuosa esparcida en esta noche me enloquece...
Bailar, sí, me gustaría, como tus hermanas.
¡Bailar...golpear con mis pies desnudos el suelo
en cadencia y como ellas sin esfuerzo,
con armoniosas poses,
librar perdidamente mi cuerpo
a la fuerza ondulante y rítmica de las cosas!
Esta que, con su gracia ligera,
eleva hacia el cielo, hay
sus hermosos brazos,
parece, al borde de las calmas aguas
donde se refleja, un gran pájaro
impaciente por la luz...
Y aquella que coronan las hojas
y que, tan complacientemente, da
a los labios de la luna para besar sus senos blancos
y la urna cerrada de sus flancos...
Y esta otra tan cerca que, lasciva, sin fingir,
rueda sobre este lecho de jacintos rojos...
Y esta otra de quien no se ve mas que sus ojos
brillar, como dos manchas
de sol, en la frondosidad de sus cabellos
que la envuelven y la esconden...
Por la piel de todas ellas se desliza un fuego divino
y del amor a Pan todas están ardiendo
y yo, el mismo ardor se insinúa en mis venas:
Oh, Pan, los sonidos de tu siringa, así como un vino
demasiado perfumado y dulce, me han embriagado.
¡Oh, Pan, no te temo más, te pertenezco!
Cependant la musique enchanteresse s’est tue.
Les nymphes se sont toutes tournées du côte de Pan encore invisible ; elles sont allés au-devant de lui, elles l’entourent, lui font cortège.
Sin embargo la música encantadora se quedó en silencio.
Las ninfas se volvieron hacia Pan todavía invisible; fueron a su encuentro, lo rodean, le hacen un cortejo.
La Náyade :
(De plus en plus troublée)
(Cada vez más preocupada)
Ne m’abandonne pas... Il vient.
Quand il passera près de moi,
O dieux, vais-je mourir de joie !...
No me dejes... Él viene.
Cuando pase cerca de mí,
Oh Dioses, moriré de alegría!
Fin